Interview
Street Wings: «Chacun de nous vient de mondes musicaux tout à fait différents»
Ils jouent ensemble depuis quatre ans et ils présentent leur deuxième disque, 'Up To Heaven'
C'est un de ces groupes dans lesquels, de différentes inquiétudes musicales, réussissent à s'intégrer d'une façon équilibrée pour obtenir un son particulier. Dans ce cas, un mélange original de folk, rock, country et musique celte.
L'histoire de la création du groupe, en coïncidence par hasard avec Jitka, est très intéressante. Pourriez-vous nous la raconter pour ceux qui ne la connaissent pas encore?
C'est sans doute une histoire magique, une synchronie, comme nous aimons l'appeler dans le groupe (voilà pourquoi le titre Synchronized de notre premier album). Juanlu et David avaient décidé d'aller rue Arenal pour jouer quelques thèmes avec une cornemuse et une guitare. Jitka (d'origine tchèque) se trouvait à Madrid par Erasmus et se promenait pour connaître la ville. Elle raconte qu'elle a entendu la musique au loin, s'en est approché pour les écouter et une fois qu'elle était partie, elle a dû faire demi tour pour aller leur parler. Aussitôt nous nous sommes réunis tous pour répéter et voir ce qui se passait, et quatre ans après nous voici.
Avant ce moment-là, quelle était la trajectoire musicale de chaque membre? Quelles influences aviez-vous?
Justement c'est une des particularités du groupe et dont le résultat est le son Street Wings. Parce que chacun de nous vient d'un monde musical différent. Juanlu et David appartenaient à des groupes folk, Manu et Vicen jouaient dans des groupes hard rock, et Jitka venait d'un monde country. A la fin, dans la musique il n'y a pas de barrières.
Vous avez beaucoup joué en Espagne, mais aussi dans le reste de l'Europe. Où vous sentez-vous plus reconnus, ou, peut-être, mieux considérés?
Vraiment nous nous sentons très appuyés depuis le début, en Espagne comme ailleurs. Nous disons toujours que selon les endroits il y a un caractère ou un autre, mais le publique accueille toujours bien nos concerts. Nous sommes allés plusieurs fois au Pays Basque, Andalousie, Castille-et-Léon ou Cantabrie et nous finissons toujours par effacer tout mythe ou idée que l'on puisse avoir en tête. Nous avons rencontré des gens fantastiques dans tous ces lieux, nous restons en amitié avec beaucoup d'entre eux et sommes en contact à travers les réseaux sociaux.
En outre nous avons eu l'occasion de visiter quelques pays européens, mais il faut dire que la République Tchèque est comme notre deuxième demeure. Jitka nous a beaucoup aidé pour les tours et nous avons un bon nombre d'adeptes. On pourrait dire la même chose de l'Italie, où nous avons joué trois ans d'affilée.
Y a-t-il des différences en ce qui concerne les moyens techniques disponibles, la promotion, etc. en Espagne par rapport à d'autres pays?
On ne peut pas généraliser. Nous avons rencontré tout genre de professionnels, mais en général les techniciens du son on les sentait très proches, ils comprennent notre travail et sont disposés à faciliter les choses depuis la première minute de l'essai sono.
En Espagne on a toujours eu le support de l'RNE et autres postes de radio, ainsi que la presse spécialisée. A l'étranger cet aspect est un peu plus difficile, car nous n'avons pas de bureau de presse dans les pays que nous visitons, ce qui rendrait les choses plus faciles.
Quoique le groupe "est né" dans la rue, vous avez eu l'occasion de jouer dans tous genres de festivals, comme accompagnement d'artistes consacrés, devant de grands auditoires,… Vous préférez toujours la rue à d'autres scènes plus "solennelles"?
Nous préférons ne pas nous pencher par l'un ou l'autre. Nous disons toujours que les deux lieux (la rue/les grandes scènes) ont leurs propres particularités et chacun nous apporte quelque chose de différent. Quoi qu'il en soit, tant qu'on pourra, tous les deux continueront à nous faire plaisir.
Qu'est-ce que vous avez fait dans Up to Heaven, votre deuxième disque, que vous n'ayez pas fait auparavant?
Nous avons essayé de mettre en valeur les choeurs dans les chansons chantées. Celles-ci ont un point plus commercial que celles du premier disque, sans perdre l'essence de notre musique. En outre nous avons introduit de nouveaux instruments, comme le banjo ou la mandoline, qui fournissent de nouvelles couleurs aux mixages.
Nous avons eu la chance de compter sur des collaborations au premier niveau: Adriano Sangineto (harpe) et Manuel Blanco (trompette) qui élèvent sans doute le niveau du disque. Et puis, quelque voix connues sont venues au studio et ont fait partie du choeur de la chanson 'Up to Heaven', avec un très beau résultat.
Où et comment s'est enregistré? Et comment s'est passé l'expérience de production avec José María Rosillo?
Up to Heaven a été enregistré aux studios Audiomatic les jours de Noël 2013/2014. Enregistrer avec Rosillo est un enjeu sûr. Ses années d'expérience et sa trajectoire lui sont garants. Il rend tout facile et il a une tortue très sympa qui prend de bonnes décisions pendant le procès d'enregistrement et mixages. Nous sommes très contents du résultat et si tout va bien, nous façonnerons bientôt de nouveaux thèmes avec lui.
Votre musique mélange différents éléments, quelques-uns plus traditionnels et d'autres plus "rockeurs", mais soignant toujours le côté mélodique. Comment apparaissent les chansons? Jusqu'à quel point vous laissez-vous influencer par les standards du folk ou du rock?
Nous aimons arriver au local des répétitions et improviser, quelqu'un commence avec une certaine ligne mélodique ou un rythme et sur cela nous finissons souvent engloutis dans une bulle où le temps semble ne plus s'écouler (abductés pendant trente minutes et croire que ce sont dix). La plupart du travail vient de là. À la fin chacun exprime ses influences, qu'elles soient plus traditionnelles, rock, country, folk,...
Quant aux paroles? D'où vient votre inspiration?
Toutes les paroles sont, d'une façon ou d'une autre, des expériences personnelles que nous avons exprimées en chansons. 'The Right Night', 'Up to Heaven' et 'Unharmed' sont la même histoire racontée en trois phases différentes. 'When the Town was Blacked Out' parle de marcher sur cette ligne étroite qui sépare une amitié de quelque chose qui va plus loin. 'Cold Day' traite l'affrontement continuel entre ce que pense la raison et ce que ressent le coeur. Toutes les paroles reflètent des états d'esprit et des expériences vécues dans lesquelles peuvent se sentir identifiés tous ceux qui se laissent envelopper par elles.
Compter sur un musicien multi-instrumentiste comme Juan Luis Alonso, est-ce une bénédiction ou un châtiment? Hi hi hi... Est-ce une double difficulté au moment d'enregistrer étant donné que ses instruments sont peu communs?
Il se peut que ce soit une punition pour les techniciens, quand il arrive avec tout son matériel et ils remarquent qu'il faut tout sonoriser, ha ha, bien qu'ils finissent par êtres fascinés par le son et l'instrument en général du Kantele (harpe irlandaise). Evidemment compter sur un tel éventail d'instruments est sans doute une bénédiction et les possibilités qu'ils nous rendent sont presque infinies.
Félicitations, les gars, pour le projet et bonne chance :-)
Merci bien, c'était un plaisir.
Texte: Alex Belencoso / Traduction: Félix Belencoso
D'autres liens à http://sierracontratacionartistica.com/street-wings-2014/